Seule sur la Lune, sous trois étoiles qui se cassent la
gueule, une sirène maigrichonne à la nageoire en berne chante d’une voix aphone
sa chanson de la solitude. Échouée sur un caillou noir encre, elle
déploie son petit corps bicentenaire comme une offrande au ciel mauve qui la
surplombe. La voix se brise, une main anorexique se crispe sur la pierre, une goutte de sang bleu marine transperce l'air au ralenti.
Un frisson.
Et un os de phalange craque dans le silence extraterrestre.
Un frisson.
Et un os de phalange craque dans le silence extraterrestre.